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Édition du 9 novembre 2017,
section SPORTS, écran 2
Un entraîneur expérimenté, qui a déjà gagné des trophées dans un championnat majeur d’Europe et qui n’est pas étranger au développement de jeunes joueurs ? Les critères énoncés par Joey Saputo, lors du bilan de fin de saison, ont pris les traits de l’entraîneur Rémi Garde, qui a été officiellement présenté aux médias hier après-midi.
Le Français, passé par l’Olympique Lyonnais (OL) et Aston Villa, est devenu le cinquième entraîneur depuis les débuts de l’équipe dans la MLS. Il était sans club depuis son passage en Premier League, en 2015-2016.
« J’ai eu pas mal de propositions dans les derniers mois, mais j’ai toujours privilégié l’étranger. La MLS, ce n’est pas quelque chose à quoi j’avais pensé immédiatement, évidemment, mais ça a changé au fur et à mesure de ma réflexion et de discussions avec un ancien coéquipier, Patrick Vieira [entraîneur du New York City FC], a expliqué l’homme de 51 ans.
« Il m’a dit beaucoup de bien de la qualité du travail qu’il pouvait accomplir et sur le fait que c’était une ligue en expansion. Ça m’a donné envie de m’y intéresser, puis il y a eu ce contact avec l’Impact. »
Son nom n’est peut-être pas connu du très grand public, mais l’Impact a fait une grosse prise en attirant le Français avec un contrat de trois saisons. Comme Garde l’a avoué, il a reçu son lot de sollicitations internationales, notamment de la part d’autres formations de la MLS. Au-delà de son C.V., qui comprend une Coupe de France, un Trophée des champions, une belle expérience des matchs européens et un crochet par la Premier League, sa personnalité a vite séduit Saputo.
« J’ai immédiatement ressenti un lien avec lui au niveau personnel lors de nos rencontres. Son humilité, sa vision, son enthousiasme, son honnêteté et sa simplicité font de lui une personne qui cadre avec ce que nous sommes. »
— Joey Saputo
Dans les prochains jours, Garde devra se pencher sur deux grands axes de travail : la constitution de son personnel d’entraîneurs – dans lequel il aimerait compter sur un élément qui connaît bien la MLS – et surtout l’évaluation de l’effectif de 2017. Par superstition, il n’a pas dévoré une tonne de matchs de l’Impact avant de signer officiellement son contrat.
« Avec chance, la prochaine saison est relativement loin, ce qui est nouveau pour moi. J’ai remarqué, sur les matchs que j’ai regardés, des choses qui me semblaient importantes à corriger, mais aussi des choses positives sur lesquelles j’ai envie de m’appuyer. Chacun a sa vision du foot, ses dadas et ses principes. Moi, j’aime les équipes bien organisées, solidaires et disciplinées », a-t-il énuméré.
En ce qui concerne le recrutement, il ne s’opposera pas aux filières habituelles, mais compte aussi miser sur ses propres réseaux.
Impossible de dissocier Garde de l’Olympique Lyonnais, l’une des meilleures équipes françaises. Formé au club, il y a ensuite disputé ses six premières saisons professionnelles avant de se rendre à Strasbourg, puis à Arsenal. Quelques années après sa retraite, il a retrouvé le septuple champion de France en devenant entraîneur adjoint. En 2011, il a finalement été propulsé entraîneur-chef.
Hier, il est revenu à plusieurs reprises sur cette influence lyonnaise dans son style. « Je suis issu d’un club où il y a une certaine philosophie de jeu qui est offensive, de marquer des buts et d’avoir un jeu de possession. Mon idéal tend vers ça, mais le football nécessite aussi un peu de pragmatisme, à moins d’être dans un club qui est prêt à dépenser 400 millions d’euros dans un mercato. Dans le football, annoncer et parler, c’est souvent plus facile que de réaliser. »
À Lyon, Garde n’a pas bénéficié de moyens financiers aussi importants que certains de ses prédécesseurs. Puisqu’il a aussi joué le rôle de directeur du centre de formation, il a cependant lancé dans le bain plusieurs jeunes joueurs désormais bien connus tels Samuel Umtiti (FC Barcelone), Corentin Tolisso (Bayern Munich) et Alexandre Lacazette (Arsenal).
Quand Saputo lui a parlé de l’Académie de l’Impact et des objectifs à court comme à long terme, cela a forcément touché une corde chez lui. Hier matin, il a justement pu s’entretenir quelques minutes avec le directeur de l’Académie, Philippe Eullaffroy.
C’est à Aston Villa, entre les mois de novembre 2015 et de mars 2016, que Garde a vécu sa dernière expérience en tant qu’entraîneur. Durant les 147 jours qu’il y a passés, il n’a pas été en mesure de redresser une équipe qui avait démarré la saison en n’obtenant qu’un seul point sur une possibilité de 27.
Sous ses ordres, en l’équivalent de 20 matchs, le club de Birmingham n’a ensuite remporté que deux matchs. « J’ai beaucoup appris. Ressortir quelque chose, c’est difficile. […] Je ne peux pas trop en parler, en fait, parce qu’il y a un devoir de confidentialité qui m’empêche d’entrer dans les détails. Je n’ai pas eu que de mauvaises expériences là-bas, je peux dire que j’en ai même tiré beaucoup de conclusions. Ça m’a rendu plus fort. »